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Marc au Népal et en Inde
6 février 2020

Coronavirus

Bonjour à toutes et tous,

Article de  Didier Raoult (Professeur de microbiologie à la faculté de biologie de Marseille)

Alors que l'épidémie due au nouveau coronavirus chinois hystérise une nouvelle fois la planète, le microbiologiste Didier Raoult entend remettre quelques pendules à l'heure. En France, les « vraies » épidémies ne sont pas celles dont on parle…

Les maladies infectieuses font de plus en plus peur mais tuent de moins en moins. Ainsi observe-t-on depuis vingt ans une régression spectaculaire, à l'échelle de la planète, des morts par sida, paludisme et tuberculose. Les infections pulmonaires, qui ont toujours constitué le premier « mass killer » au monde, tuaient encore 4,5 millions de personnes en 1990 et ce, malgré une population beaucoup plus faible à l'époque qu'aujourd'hui. Elles en tuent actuellement 2,5 millions par an, dont la plupart succombent faute d'avoir pu bénéficier d'un diagnostic précis.

Moins de morts que la trottinette

Depuis quelques années, en France, les épidémies mondiales sont l'arbre qui cache la forêt… des infections. Sur l'ensemble de la planète, et au cours des trente-cinq dernières années, on a vu se succéder tour à tour les crises de la vache folle (à partir de 1986 au Royaume-Uni), de l'anthrax (au lendemain des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis), du SRAS (2002-2003), des deux grippes aviaires (H5N1 en 2004 puis H7N9 en 2013, toutes deux parties de Chine, comme le SRAS), du chikungunya (en 2005 à La Réunion), du MERS (syndrome respiratoire du Moyen-Orient, dû à un coronavirus détecté pour la première fois en 2012 en Arabie saoudite), du virus Ebola (en 2013 en Afrique de l'Ouest), du virus Zika (en 2016 au Brésil)…

Pour l'ensemble de ces alertes mondiales, la maladie de la vache folle exceptée, on a recensé, en France métropolitaine, moins de morts que le nombre de décès dû en une seule année à l'usage de la trottinette (5 morts) ! Il est possible qu'il en soit autrement pour le coronavirus chinois, mais celui-ci est beaucoup moins meurtrier que les coronavirus circulant en France.

A titre de comparaison, rappelons que la grippe tue entre 5.000 et 10.000 personnes par an en France. La seule maladie émergente visible au niveau mondial et pour laquelle la France paie un lourd tribut est celle due à la bactérie Clostridium difficile, qui tue quelque 2.500 personnes par an dans notre pays (et 80.000 au niveau mondial).

Il est possible que la crise de nerfs provoquée par le nouveau coronavirus se révèle finalement justifiée. Mais, pour l'instant, sa mortalité demeure faible (2 % des cas diagnostiqués). S'il ne faut pas insulter l'avenir en tentant de le prédire, il n'est pas inutile de tenir compte des leçons du passé, surtout quand plus personne ne se montre tempéré.

Didier Raoult

Coronavirus-ce-qu-on-sait-et-ce-qu-on-ignore-encore-sur-l-epidemie

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Z
Merci Marc, très bel article dont mon mot préféré est assurément le dernier !<br /> <br /> Bises
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