Au pays du Yeti ...

2 février 2020

Bonjour à toutes et tous,

Je vais sûrement voir le Yeti ?

108 statues censées représenter le yéti, créature mythique qui hanterait les montagnes himalayennes, ont commencé à être installées un peu partout au Népal et ailleurs dans le monde, dans le cadre d’une opération de communication. Problème : celles-ci ne plaisent pas à tout le monde.

Visit Nepal 2020. C’est le nom d’une campagne de communication lancée par les autorités népalaises, pour promouvoir le tourisme dans ce pays niché dans les montagnes de l’Himalaya.

Comme souvent pour ce genre d’opération marketing, les organisateurs ont choisi une mascotte. Ils se sont décidés pour le yéti, cette créature mythique qui, selon la légende née entre le Népal, l’Inde, le Bhoutan ou le Tibet, vivrait au cœur des montages de l’Himalaya.

Les équipes de Visit Nepal 2020 ont donc fait réaliser très exactement 108 statues, plutôt imposantes, de cette créature mystérieuse surnommée « l’abominable homme des neiges », qui sèmerait la terreur dans les sommets enneigés.

Celles-ci ont commencé à être installées un peu partout dans le pays, mais aussi hors des frontières du Népal. Le problème, c’est que ces statues créent la polémique chez les Népalais, rapporte la BBC, la radiotélévision britannique. La raison ? L’apparence de ces yétis.

Une forme humaine

En imaginant ces statues censées représenter le yéti, l’organisation de Visit Nepal 2020 a choisi une imposante forme qui semble humaine, à la longue barbe en pointe. Et ce n’est pas du tout comme cela que beaucoup de Népalais imaginent cette créature.

« Dans les légendes populaires, le yéti est décrit comme une grande créature qui a la forme d’un singe », explique à la BBC le géographe népalais Ram Kumar Panday, auteur, notamment, de plusieurs ouvrages sur ce thème.

D’autres Népalais interrogés par la radiotélévision britannique sont d’accord. Comme Reshma Shrestha, une habitante de la capitale Katmandou qui passe devant l’une de ces statues. « Si vous ne m’aviez pas dit qu’il s’agissait d’un yéti, je ne l’aurais jamais deviné, dit-elle. Ce que je sais du yéti, c’est qu’il s’agit d’une créature qui ressemble à un singe et qui marche dans la neige. »

Krishna Lama, une autre passante, est d’accord : « Cela ressemble à un lutteur. Pas à un yéti. »

Un ours plutôt qu’un singe ?

Et les organisateurs de la campagne de communication, comment réagissent-ils ? « Notre but, c’est de faire du yéti un symbole de la paix, de la réconciliation et de l’humilité plutôt qu’une créature qui inspire la peur », explique Prem Prabhat Gurung, l’un des responsables.

Mais peu importe son apparence, le yéti n’existerait pas, en réalité. C’était la conclusion d’une étude publiée par une équipe de chercheurs internationale dans la revue scientifique britannique Proceedings of the Royal Society B, en 2017.